Jour 9 : Le 12 février
Frais comme des gardons nous voila à attendre notre mini van qui décolle à 8 h pour Penang.
Initialement nous avions prévu de prendre le bus à la gare routière qui selon les indications diffusées devait lui aussi partir à 8 h, nous coûter 7.50 E avec la compagnie Unitri Express, et nous faire arriver à la gare routière de Penang (bien à l'extérieur de Georgestown) à midi.
Seulement nos hôteliers indiens de Tanah Rata, surnommés les " Geo Trouvetou " pour ceux qui connaissent la BD,
ont attiré notre attention sur une tout autre option.
Dans mon esprit, l'usage du mini van, plus rapide et plus souple c'était forcément plus cher.
Sauf que là non, c'était plus rapide, moins cher et cerise sur le gâteau, proposition nous fut faite de nous déposer comme des fleurs devant notre guest house of Penang.
Que demande le peuple ?
Ni une ni deux, on monte dans la voiturette avec 2 danois pour la causette tout au loin du voyage.
Du même avis que nous sur bien des impressions déclenchées par ce pays, on échangera photos et fous rires.
(Quand ça se déride les nordiques ça envoie du bois !)
Toujours aussi frais, on débarque donc à Penang après avoir franchi ce magnifique (et si long) pont sur la mer qui :
1. Envoie aux oubliettes toute perspective d'une traversée bateau.
2. Vous montre quand même que le génie de certains bâtisseurs ne compte pas pour du beurre.
Immédiatement Penang nous fait l'effet d'une grande île très urbanisée dans ses abords.
Abords pour lesquels il faudrait être sérieusement secoué de la cafetière pour y voir un charme quelquonque.
Puis nous entrons dans le centre ville de Georgetown, et le passé colonial nous saute aux yeux.
Bien que parfois nettement plus défraîchis qu'à Malacca, les bâtiments anciens sont bien là, avec des bribes de temps anciens qui flottent encore aux façades ça et là.
On se dit que Malacca devait ressembler à cela en plus petit avant rénovation.
On est sous le charme...Le même qui nous avait ensorcelé à Malacca.
Le Red Inn Penang
(Infos et résa : hostelbooker.com)
Situé sur Love Lane en plein centre.
Avec une adresse pareille il y avait de quoi redouter un autre Khao San de Bangkok.
Dans toutes les villes asiatiques touristiques, il y a en a toujours une de ces rues, vous savez le ghetto at touristes flemmards qui se voit contenter tous ses besoins au même endroit sans qu'il n'ait besoin d'en sortir.
Des ambiances qui se situent en général juste en dessous du néant sur l'echelle du bon goût et dans lesquelles se ruent des humains parfois bedonnants, très rougeauds et très conscients de leur fort pouvoir d'achat.
Quoique Khao San soit pour nous un zoo humain qu'il est dommage de ne pas explorer une fois...
D'un point de vue sociologique, c'est assez captivant.
Love Lane donc, c'est pas du tout ça.
Pas de gagneuses en planton et encore moins de tripots illégaux, ou autre organisation de Rapetous qui vous filent le train à point d'heure, plus fidèles que des tiques à chiens.
Love Lane, c'est comme un îlot dans le centre ville, avec il est vrai plein de guests pour étrangers, mais aussi des écoles, des épiceries locales et des salles de jeu (traditionnelles) fréquentées par des chinois surannés qui viennent taquiner le vin jaune sous le ventilateur dans une moiteur qu'on croirait toute droit sortie d'un vieux film sur Macao.
Un petit bijou de calme, ou pas une enceinte n'hurle et ou le temps qui a tout son temps, s'étire comme un chat paralytique à tous les coins de rue.
Alors tout ce paysage idyllique c'est fantastique.
Mais il y a un mais.
Car le seul, l'unique probleme pour deux guests de ce quartiers, c'est que sur les coups de 20 h, voila t'y pas que c'est partie pour la faridon jusqu'à 3 h.
Et que comme toutes deux sont construites comme les autres, dans d'authentique et magnifiques vieilles demeures, pour l'isolation phonique, c'est niet au cube de zéro !
Il est donc super important de savoir ou on met ses arpions, si on ne veut pas finir en bulldog aux yeux injectes de sang, près à sauter à la gorge de tout ce qui bouge et complètement excédés, quand d'autres ronflottent sans soucis.
Et devinez un peu qui s'est radiné dans l'une des deux ?
Voila, vous êtes renseigné sur le Red Inn Penang.
En dehors de ça, et si vous êtes de parfaits noctambules incapables de piquer un roupillon avant 5 heures du mat, vous adorerez l'endroit si vous n'en demandez pas trop pour le confort (pas de fenêtres dans certaines chambres, ce qui n'est pas rare en Malaisie) car l'accueil et le petit déj sont vraiment royaux.
" Old Penang "
(Infos et Résa : Hostelbooker.com)
Bon nous le soir même, on a pas tenu jusqu'au matin, en pleine nuit on s'en est allé dans la guest attenante at gauche de celle-ci, (celle de droite présentant le même degré de décibels), le " Old Penang " qui vraiment vaut son pesant de cacahuètes. Nous n'avons eu aucune difficulté à nous faire rembourser de nos 2 nuits restantes dans la première, le Red Inn, alors que logiquement comme écrit sur notre facture, rien n'etait remboursable. Nous avons apprécie.
Gigantesques chambres toute en bois aux couleurs magnifiques, immeuble style collège d'Harry Potter pour l'intérieur, salon surdimensionné, petit déj très correct, sanitaires impeccables pour 20 E/nuit pour 2.
Une très bonne adresse que cet " Old Penang " ou l'on s'est senti comme des coqs en pâte, et comme faisant corps avec le splendide habitat local.
Allez zou, petite croque vite expédiée dans une gargote chinoise (infâme) à l'accueil aussi sordide que ses fried noodles.
Une abomination à vous rendre anorexique n'importe quel bien-portant très très vorace.
La seule fausse note en 2 semaines, on va pas pleurer.
Et puis Walk tour de chez Lonnely planet ! et oui ça faisait longtemps.
Qui va nous permettre de découvrir la partie coloniale, China town et Little India dans l'apres-midi.
On commence par le Musée national, à 10 mns de marche de Love Lane.
Stratégiquement situé au démarrage du quartier colonial et qui nous permet de passer le moment de pic de chaleur de la journée au frais grâce à la clim.
Le Musée National :
(0.50 E l'entrée)
Une fois de plus, bond dans le temps, dans les étoffes et dans les couleurs.
Et dans cette histoire coloniale de Penang si riche qu'il faudrait un livre entier pour aborder la question.
La culture des trois ethnies principales : malais, chinois et indiens y est décortiquée.
Avec une mention spéciale au cours de cuisine indienne en vidéo !
On a adoré.
Chaussons brodés de perles en verre de Venise
Le quartier colonial :
Allez maintenant que la fournaise décroît un chouia, direction le quartier colonial.
Ou l'on sent bien vu le look des bâtiments que la date de cette colonisation-là est plus récente qu'à Melacca.
Car effectivement, les britanniques sont arrive à Penang bien après Melacca.
Mairie, Palais de Justice, etc... C'est tout blanc, tout carré et tout ordonné.
Un vrai gâteau de mariage à l'américaine.
Bon, on a pas flashé mémé si évidemment tout ceci est nettement plus agréable à regarder que les tours de Cergy-Pontoise en banlieue parisienne.
Tiens ça c'est la tour dédiée à sa Majesté la britishissime Victoria qui en son temps fut la Reine à posséder le plus de terre au monde (Impératrice des Indes notamment).
Celle-là elle fait quand même bizarre :
On quitte le quartier colonial, très blanc du col, pour une pause sur le front de mer, et s'en retourner à ce qu'on préfère, la populace grouillante d'un quartier populo à souhaits...
Little India :
Les beautés fatales
Les gens
La célébration hindoue
Le temple Yap :
Qui se trouve situe dans la plus belle parcelle de la vieille ville.
Comme par hasard, on y rencontre la Miss Penang en titre...
A droite : le temple Yap
Découverte chez un vieil antiquaire chinois, un disque collector des Beatles de 1963 et des tonnes de magazines français des années 30.
La mosquée Masjid Kelling et la mosquée Acheen
Pour clore cette après-midi culturelle, passons aux joies de l'estomac.
Penang est connu comme le loup blanc pour sa gastronomie.
Même qu'ils s'en viendraient de partout des malais pour venir se tremper les babines dedans.
Nous avons opté pour la cuisine Baba Nonya qui nous avait tant ravi à KL et à Malacca et que nous n'aurons pas souvent l'occasion de déguster ailleurs...
Le Nyonya Baba Cuisine :
(A nord-est du centre ville, environ 10 mns de taxi, compter 8 E/pers. Bons vins également disponibles)
Si vous demandez à un guide papier, à un taxi, à un local, à internet la meilleure table sur la question, on vous enverra ici :
Le nom ne fait pas dans l'originalité, mais alors l'assiette :
En bas à gauche : c'est un gâteau de poisson cuit à l'étouffé dans du lait de coco et de la citronnelle puis enveloppé dans des feuilles de bananier. A tomber raide la fourchette à la main.
Salade d'échalottes avec coeur de fleur de gingembre (la grosse fleur rose).
Goût très diffèrent du gingembre tout court, c'est frais, croquant, parfumé, subtil.
A tomber raide en emportant la table avec vous.
Riz noir gluant à la mangue et au lait de coco rafraîchi.
Très thaïe comme recette me direz vous sauf que le riz et le lait de coco ont un goût très diffèrent ici.
Plus crèmeux et moins sucrée.
Et la fée Mélusine qui concocte tout ça, c'est elle qui anime également des émissions TV de cuisine et prépare les mets des films malais qui comportent des scènes de repas Baba Nonya.
On pourrait penser qu'elle a le ciboulot qui enfle avec tout ça, et ben non c'est un amour qui parlent 5 langues et sait très bien sourire dans toutes.
Avec son petit tablier rapé, c'est la convivialité même (son mari aussi, sans tablier) et elle est intarissable sur ses recettes.
Dommage qu'un vilain orage ait empêché la ballade digestive dans le quartier du restau car ça avait l'air bien sympa.
Sous une pluie d'anthologie, on prend un taxi qui nous semble tellement au poil qu'on négocie une grande ballade pour le lendemain, histoire de sortir un peu de la ville à Georges.
Marche conclu et pour la peine, il ne nous fait même pas payer la course de retour !
Fin de soirée à siroter des bières en terrasse de notre guest un peu inquiets du bruit de la nouba qui s'annonce...